Document d'archives : Couvent des Cordeliers de Neufchâteau

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C’est au milieu du XIIIe siècle que les franciscains furent introduits à Neufchâteau. On ne connaît pas la date précise de cette fondation, mais l’on sait qu’elle fut l’œuvre d’un duc de Lorraine, peut-être de Mathieu II ou plus probablement de son fils Ferry III, si l’on admet que le couvent ne vit pas le jour antérieurement à1261. La nouvelle fondation fit partie de la custodie de Lorraine. Les cordeliers prospérèrent rapidement grâce aux libéralités des ducs de Lorraine, de la noblesse et des bourgeois. Ce sont les ducs de Lorraine qui construisirent le couvent et l’église, dédiée à Notre-Dame et à saint Antoine de Padoue, où sSaint Bonaventure, dit-on, prêcha et où Jeanne d’Arc pria. En 1399, le duc Charles II donna aux religieux des lettres de sauvegarde que René II devait renouveler en 1504 . Mais entre temps, un changement radical s’était opéré dans le couvent. Le duc René II, en effet, après sa victoire de Nancy, avait voué aux cordeliers de l’observance un dévouement total. Il ne se contenta pas de mener à bonne fin l’établissement du couvent de Raon-l’Étape, amorcé par ses prédécesseurs, et de fonder, en action de grâces de sa victoire, un couvent de cordeliers à Nancy en 1482. Il entreprit encore d’introduire les observants au couvent de Neufchâteau. En vertu d’une commission du pape Alexandre VI du 5 juin 1500, il remplaça de force les conventuels de Neufchâteau par des observants. Les néocastriens protestèrent, les conventuels résistèrent et en appelèrent au Saint-Siège, mais en vain : un bref du pape Jules II devait en 1507 consacrer l’état de fait et rattacher Neufchâteau à la province de France . Au couvent était annexé un noviciat doté d’une belle bibliothèque que Montaigne visita en 1580 . Au XVIIIe siècle, à la suite de la réunion de la commission des réguliers qui aboutit à la fusion des deux tendances de l’ordre, observants et conventuels, Neufchâteau fit partie, ainsi que les autres couvents de cordeliers de la région, de la province de Lorraine . À la Révolution, le couvent comprenait dix-neuf religieux, dont douze prêtres et sept frères lais. L’inventaire de la maison fut dressé le 6 mai 1790 et le mobilier fut vendu comme bien national le 7 mai 1791, le 6 octobre de la même année et le 1er février 1792. Parmi ce mobilier se trouvait le sépulcre qui fut acheté par la fabrique de l’église paroissiale Saint-Nicolas. Les bâtiments conventuels furent occupés par la troupe en 1792 et furent détruits par un incendie le 3 avril 1798. Les titres primitifs du couvent ne nous sont pas parvenus. Et nous ne possédons même pas d’inventaire établi à la Révolution. Le fonds des Archives des Vosges se compose de vingt-deux liasses ou registres. À côté des privilèges généraux de l’ordre, confirmés par les papes ou les rois de France, des mandements des évêques de Toul et des donations des ducs de Lorraine, sont conservés les registres des professions depuis 1620, les comptes depuis 1776, les fondations depuis 1446 et les titres de propriété du couvent à Aingeville, Auzainvilliers, Épinal, Goussaincourt, Jubainville, Morelmaison, Neufchâteau et Ville-sur-Madon .

Cote :

22 H 1 à 22

Inventaire d'archives :

Clergé régulier

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